La fin de l’année est arrivée, propice à l’exercice du bilan pour l’agence et son activité… Evènements marquants, nouveaux axes d’intervention, confortement des axes de développement: qu’est-ce qui a marqué l’actualité de l’agence en 2018?
Renouvellement urbain: la confirmation
Avec la fin de la phase « protocole de préfiguration » sur la plupart des territoires, l’année 2018 a de fait été marquée par le sceau du renouvellement urbain. C’est bien sûr l’aboutissement du projet Maille 1 Mercure de Miramas, validée en Comité National d’Engagement de l’ANRU en fin d’année, après plus de 2 ans et demi de co-construction avec partenaires, habitants, acteurs, élus… Mais c’est également l’aboutissement (ou presque!) des projets de Gap (avec Tekhnê), Vauvert, de Manosque et de Cannes (avec les amis de Safran, Conseil Urbain et Intervia), de Grasses (avec Setec orga)… C’est la poursuite du projet de la Castellane à Marseille, avec nos copains de Jornet-Llop-Pastor. C’est une première expérience de « dialogue compétitif » (perdu!) au sein de l’équipe pilotée par l’agence Richez, pour le projet de la Mosson à Montpellier. Et ce sont 2 beaux projets qui démarrent pour lesquels l’Adéus est mandataire: le NPRU des Canourgues à Salon de Provence, avec Setec Orga et FCL, et le NPRU Consolat-Mirabeau à Marseille, avec les collègues de Concorde, de TeM et de Ménighetti.
Une nouveauté: l’implication dans des missions de maîtrise d’oeuvre
L’année 2018 aura aussi été celle de la confirmation de premières « tentatives » engagées l’an dernier, celles de l’intervention dans le cadre de missions de maîtrise d’oeuvre. Le travail engagé avec D’Ici-Là sur le futur Parc Bougainville à Marseille (Euroméditerranée) se poursuit, mais 2018 aura été l’occasion de développer cet axe. C’est notamment le cas à Bastia, avec 2 missions de maîtrise d’oeuvre: un cheminement piéton artistique et participatif traversant le quartier de Lupino (avec Safran et le Collectif etc.) et un équipement public dans le quartier du Puntettu (avec P. Grimaldi architecte). Et un retour à Miramas, pour l’aménagement du Parc de la Carraire avec les copains de l’Agence TeM et de Concorde. Pour nous, intervenir avec des maîtres d’oeuvre, c’est apporter notre regard sur les enjeux d’emploi et d’insertion, sur les enjeux de gestion (et de GUP), sur les enjeux d’implication des parties-prenantes…
Paysages & aménagement: de la contextualisation à la co-construction
Puisque l’on a parlé de la Corse, c’est l’occasion de souligner notre satisfaction cette année du grand retour de l’Adéus en Corse, et notamment à Bastia. Au-delà des deux missions de maîtrise d’oeuvre évoquées plus haut, l’agence s’est impliquée cette année au côté de l’agence TeM dans l’étude préalable pour l’aménagement du magnifique secteur du Fort Lacroix et du Guadellu, avec l’ambition de préserver ces espaces en un grand parc débordant sur la ville, et offrant aux habitants des quartiers des opportunités nouvelles de profiter de la nature. Nos interventions sur le sujet des espaces publics se sont également manifestées sur le secteur d’Euromed, en appui à l’équipe de François Leclerc, sur les franges de l’extension. Mais aussi à La Ciotat, toujours avec les compères de TeM, pour la Métropole, Erilia et Logirem, pour l’élaboration collective de projets de réaménagement d’espaces extérieurs des quartiers HLM.
Un peu de GUSP
L’année 2018 aura également été celle du passage à l’opérationnel pour la démarche de GUSP de l’ACCM (Arles et Tarascon). Après avoir co-construit le diagnostic, élaboré la convention, nous avons animé cette année le passage « au concret », avec toute une série de « groupes projets » pour engager le changement.
Le retour des schémas « Gens du Voyage »
Les schémas départementaux pour l’Accueil et l’Habitat des Gens du Voyage arrivent pour beaucoup à échéance. L’occasion pour l’Adéus de se remobiliser sur ce sujet, notamment dans le Gard, où le projet de schéma sera présenté en ce début 2019. L’occasion aussi de s’interroger sur l’articulation entre itinérance et sédentarisation, voyage et ancrage, et peut-être de poser la question de l’adaptation des réponses apportées par l’action publique… et d’inventer de nouvelles réponses, plus souples, plus mixtes!
Habitat, peuplement, relogement… les effets du renouvellement urbain sur la composition sociale des quartiers
2018 aura aussi été l’occasion de poursuivre nos interventions engagées sur le sujet des effets du renouvellement urbain en termes de peuplement. Après l’étude sur le projet d’Encagnane à Aix-en-Provence ayant conduit à analyser la composition sociale du quartier et permit l’élaboration d’une charte inter-bailleurs, nous avons débuté cette année deux missions qui vont se poursuivre en 2019:
– une évaluation nationale des effets et impacts du relogement pour les ménages dans le cadre du PNRU. Menée pour le CGET et l’Observatoire Nationale de la Politique de la Ville, cette mission est l’occasion de remobiliser le réseau reflex_. Quelques années après, quel est le regard des ménages sur leur relogement? Comment leur situation a-t-elle évoluée?… Après, fin 2018, la réalisation d’un « Etat de l’art » des travaux des chercheurs des 15 dernières années, ce sont cette année 10 sites qui vont être investigués: entretiens avec des ménages relogés, avec les acteurs, analyse détaillée des données quantitatives…
– une mission pour Marseille Rénovation Urbaine, conduite avec Sémaphore et ASI, afin d’analyser la composition sociale des nouvelles opérations livrées sur le secteur des 1er, 2ème, 3ème arrondissements, à partir d’une très grande enquête auprès des ménages. Qui vit dans ces nouveaux logements, qu’il s’agisse du parc privé « diversification » ou du parc social « reconstitué »? que pensent ces habitants de leur nouveau logement, de leur quartier? Ces éléments seront mis en perspective avec l’expertise du marché immobilier menée par Sémaphore et ASI.
Des souhaits pour 2019?
L’envie que ça continue! L’occasion ici de remercier nos amis, nos collègues, nos confrères, nos clients, qui nous ont fait l’honneur de leur présence pour la petite soirée organisée pour nos 10 ans. Après une « première vie » dans les années 90-2000, c’est en 2008 que l’Adéus est reprise par Maxence. Avec Myriam, Patrick, et bientôt Marie, l’équipe souhaite bien fêter les 20 ans en 2028!
L’envie aussi de replacer l’expertise sociologique au cœur des principes qui guident et qui font l’action publique. Les sociologues sont trop souvent cantonnés au rôle d’animateurs de démarches participatives, alors que nous faisons le constats que les apports de la sociologie permettent de contextualiser les projets, les démarches, de comprendre les rapports de force et de domination entre groupes sociaux, de toujours reposer la question du rôle de l’action publique dans la prise en considération des plus fragiles, notamment en leur redonnant la parole.
Le souhait, enfin, que les galères pour se faire payer soient moins récurrentes! Pourquoi, alors que nous « mouillons le maillot », alors que nous essayons de nous rendre disponibles, alors que nous ne lâchons jamais sur l’exigence, devons nous encore trop souvent attendre 6 à 8 mois pour que nos factures soient honorées? Trop souvent dans l’année, on s’interroge: va-t-on pouvoir payer les salaires? le dépôt de bilan est-il proche? Pourquoi la survie d’une petite agence comme la nôtre est-elle en permanence remise en question du fait des délais de paiement de maîtres d’ouvrages publics?… espérons que ce ne soit pas un vœu pieux!