La rénovation urbaine : démolition ou patrimonialisation ? Comparaison entre la France et l’Allemagne

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La rénovation urbaine : démolition ou patrimonialisation ? Comparaison entre la France et l’Allemagne

Par Maurice Blanc, professeur émérite de sociologie à l’Institut d’Urbanisme et au Laboratoire SAGE (Sociétés, Acteurs, Gouvernements, Europe), CNRS et Université de Strasbourg, rédacteur en chef de la revue interdisciplinaire Espaces et Sociétés.
Dernier volet de la comparaison des politiques de la ville, la rénovation urbaine en France est mise en regard de la situation en Allemagne. Il en ressort que la participation des habitants prend une signification très différente dans les deux contextes.

En français, le mot « rénovation » a en urbanisme un sens très différent de celui du langage courant : la rénovation urbaine commence par la démolition de la totalité (ou d’une part importante) des immeubles existants, pour laisser la place à de nouvelles constructions. La mise en valeur du patrimoine architectural du quartier n’est pas de la rénovation, mais de la « réhabilitation », ou de la « restauration ». Les autres pays d’Europe ne connaissent pas une coupure aussi nette : en anglais (urban renewal) ou en allemand (Sanierung, qui signifie à la fois soigner et assainir), la démolition n’est pas le point de départ obligé de la rénovation.

La comparaison entre la France et l’Allemagne est intéressante pour deux raisons majeures : l’Allemagne a connu un développement urbain beaucoup plus précoce qu’en France. Elle a une culture urbaine (une urbanité) plus vivace. L’Allemagne est depuis très longtemps un Etat fédéral, les villes ont une grande autonomie, politique et économique. L’urbanisme se décide localement et la rénovation se décline de façon originale.

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