Manifestation commune de gens du voyage et de riverains gênés par leur stationnement
Une manifestation rassemblant pour la première fois des représentants de gens du voyage et une centaine de salariés et chefs d’entreprise, gênés par le stationnement de dizaines de caravanes sur leurs parkings, s’est déroulée vendredi 11 avril dans la banlieue nantaise pour réclamer plus de places dans les aires d’accueil. Les manifestants réclamaient des pouvoirs publics l’application de la loi, à savoir la création d’un nombre suffisant de places en aires d’accueil pour les gens du voyage travaillant et scolarisant leurs enfants sur l’agglomération, où il manque 40% des places prévues par la loi. Après avoir bloqué pendant un peu plus d’une heure la circulation sur une voie de la zone d’activité de Saint-Herblain, les organisateurs ont annoncé la tenue rapide d’une table ronde pour trouver une solution.
« Ce n’est pas contre les gens du voyage, le débat c’est de faire prendre conscience à la collectivité que sur le plan économique on a une situation difficile à gérer: le fait que les parkings ne soient plus accessibles pour les salariés, mais aussi les clients, les fournisseurs, crée une gêne », a expliqué Christian Dufour, vice-président de l’association des entreprises du parc d’Ar Mor.
« Accueillir les gens du voyage dans de meilleures conditions » – « Il faut qu’on trouve une solution pour que les gens du voyage puissent être accueillis dans de meilleures conditions, un parking public c’est pas la solution idéale », a-t-il ajouté. « Je ne sens pas trop de haine, aujourd’hui, parce qu’on a pris le temps de discuter, de se connaître: c’est un bel effort des citoyens, quels qu’ils soient, voyageurs ou sédentaires… », s’est réjoui Christophe Sauvé, président de l’Association départementale des gens du voyage citoyens.
« La responsabilité de la création des aires, c’est celle des collectivités locales. De nouvelles équipes municipales viennent d’être installées, on a vraiment une opportunité pour que les nouvelles équipes se saisissent du problème », a souligné le sous-préfet de Loire-Atlantique, Patrick Lapouze, venu à la rencontre des manifestants.
Il manquait en 2013 sur l’agglomération nantaise 168 places en aire d’accueil par rapport à l’obligation du schéma départemental. Cette situation a été aggravée fin 2013 par la fermeture pour plus d’un an, à des fins de réfection, d’une aire de 42 places. Les familles de voyageurs se sont rabattues sur la zone d’activité de Saint-Herblain, qui rassemble 35 entreprises et quelques 3.500 salariés au nord de Nantes. Au coeur de l’hiver, jusqu’à 150 caravanes ont stationné au pied des entreprises.