Quand la « green guerilla » inspire les villes
La guérilla jardinière a essaimé ses idées comme des graines dans le monde entier, prônant le retour des plantes dans les villes. A Paris, elle est à l’origine de nombreuses initiatives de la municipalité.
Sur une portion de la rue Ordener du 18e arrondissement de Paris, les fleurs ont fait une soudaine apparition depuis le mois de mai 2013. Autour des arbres, la nature reprend ses droits grâce à l’initiative d’un regroupement de riverains qui a intitulé l’opération « Jardin de la rue extra-Ordener ». L’action vise à refleurir la rue de manière bénévole et en dehors de toute autorisation. « L’objectif est de créer son petit bout de jardin en bas de chez soi, d’en prendre soin, d’apprécier la vie et la beauté créées par nous tous », témoigne Alison, l’une des participantes.
Paris plus tolérante que New York
Ici, on n’agit pas à coup de « bombes végétales », utilisées par les « green guerilleros » dont les premières opérations à New York consistèrent à jeter des ballots de graines et de terre à travers les grillages et à transformer des terrains à l’abandon en jardins communautaires. Ce mouvement, né dans les années 70, a vu depuis le nombre de ses « combattants verts » multiplié aux quatre coins du monde. Leur mission? Réveiller les consciences écologiques des citadins et rendre à la ville un peu d’oxygène. Ces activistes agissent comme des mauvaises herbes et se sont souvent attirés les foudres des promoteurs immobiliers ou des municipalités aux États-Unis.
A Paris, la « green guérilla » a au contraire séduit la municipalité. Le phénomène a même directement inspiré l’action de la Mairie de Paris. Karim Lapp, conseiller technique en développement durable à la Ville de Paris de 2001 à 2005, a pu observer l’éclosion des jardins partagés, directement inspirés de la philosophie new-yorkaise.
Un cadre légal aux jardins partagés
« A l’époque, nous sommes allés à la rencontre des guerilleros américains. Lors de leur tournée européenne, nous les avons questionnés sur leur pratique. Ils n’en revenaient pas qu’une municipalité s’intéresse à eux », raconte le biologiste. Dès 2003, la ville de Paris a été la première collectivité française à mettre en place une politique municipale pour répondre à la demande des citadins de jardiner.